L’étranger est immobile, fasciné par le spectacle qui se dévoile à ses yeux.
Il contemple les monts et collines, les vallées profondes où jouent les ombres.
Hésitant, respectueux, il entame son exploration de ce nouveau paysage, attentif à ne point troubler, à ne point effrayer.
Pourtant, elle se dérobe, refuse de le laisser découvrir les régions les plus secrètes.
Il lui faut être patient, avancer en mouvements furtifs pour se retirer en attente, apprivoiser cette nature sauvage et méfiante.
Persévérant, il finit par vaincre les obstacles et découvre le lieu le plus secret, caché par une forêt luxuriante.
Cet endroit à la chaleur moite et à la source tiède qu’il lappe, à laquelle il se désaltère.
Un frémissement parcourt l’étendue sur laquelle son corps repose, se propageant de haut en bas, de gauche à droite,
prenant naissance dans un creux secret qu’il lui tarde de découvrir.
La gtotte, profonde et sombre s’ouvre enfin à lui et il y pénètre en gestes lents.
Les parois l’enserrent et il en éprouve un trouble ennivrant.
Il ressort à l’air pour y entrer à nouveau, et connaître encore et encore cet émoi.
Et quand enfin, il s’arrête dans un dernier effort de jouissance extatique,
il est satisfait d’avoir découvert les moindres recoins de ce monde inconnu, de l’avoir arrosé, apaisé et fait revivre.
Au moins pour un temps, jusqu’au prochain inconnu.
23 juin 2008
